Il est des contes ou les fées sont paresseuses et oublient tous leurs devoirs.
Il était une fois un roi une reine et leurs enfants, ils vivaient heureux dans un royaume de vignes et de soleil au bord d'une mer bleue, mais un jour, des lutins les chassèrent. Ils vinrent alors redonner vie à un autre royaume de vignes au pays de Montagne, infatigables travailleurs, ils arrachèrent, plantèrent, tant et si bien que ce royaume, un temps abandonné, devint l'un des plus beaux de ce terroir. Au fil des années il réveillèrent le château endormi ; les tours retrouvèrent leurs girouettes, le petit lac ses canards, les douves l'allure guerrière, mais c'était la paix qui régnait dans ce royaume. Le château était heureux bien sur, à nouveau il était fier de sa tour du XIVe, de sa cour d'honneur, il en avait tant vu pourtant ! pensez donc, Viollet-le-Duc avait même veillé sur sa croissance.
Un jour, le prince rencontra la belle, il en tomba amoureux, l'amena en son royaume où l'on célébra le plus beau des mariages ; le château fut à la hauteur resplendissant des cuisines aux balustres du parc. La belle aimait sa nouvelle demeure, elle y recevait les amoureux du vin organisait des dégustations, des fêtes et des concerts...
Par une nuit d'orage arriva la bête, elle n'était pas féroce mais très bête, comme elle avait beaucoup d'or elle acheta le royaume. Le roi était un conquérant, il partit en bâtir un nouveau dans un nouveau monde. La belle et le prince s'installèrent à la frontière de leurs anciennes terres, ils aimaient trop le pays de Montagne pour le quitter . Je l'ai dit, la bête est bête elle ne sais pas ce qu'est un royaume de vignes, elle ne sait pas qu'il faut y travailler sans cesse, alors ce qui était cultivé devient inculte chaque pied n'en fait qu'à sa tête... et le château : oh le château il est bien triste, la bête est trop grosse pour lui, elle se cogne aux cheminées renaissance, coupe des arbres centenaires, brise les meubles, y fait venir d'autres bêtes, on dit même y avoir vu des grues...
Puis la bête a d'autres envies, elle a rongé cet os, elle part en chercher un autre. Un grand silence s'abat sur le château, la mélancolie le gagne, il laisse pousser les herbes folles, puis les buissons de ronces, le lierre ennemi le prend d'assaut. Il a mal, il n'a plus personne qui l'aime et l'aide à luter, alors sa toiture s'affaisse, il agonise il est presque mort.
Comme c'est triste, un si beau lieu, quel dommage d'abandonner une demeure, que dis-je un si joli petit château digne d'un conte de fées, de princesses et princes...
RépondreSupprimerEt la vigne, ce nectar !
Vous auriez fait un excellent Charles Perrault.
RépondreSupprimerA la vue de l'architecture je pense que c'est dans le Bordelais,voire Bergerac mais je penche plus pour le Bordelais.
Un très beau texte de belles images même si elles sont empreintes de tristesse et nostalgie,merci Robert
Et oui, propriétaire d'un château pour faire bien...on en arrive à usurper un patrimoine pour faire parler de soi, puis les moyens manquent, le caprice s'émousse...l'État n'est plus partie prenante depuis bien longtemps, quel mécène pourrait s'y intéresser?
RépondreSupprimerUne si belle demeure, que n'en ferions nous pas si nous en avions les moyens!!!!!
Le pire c'est que les moyens ne manquent pas, il y a plus 60 hectares de vignes classées qui sont plus ou moins bien exploitées mais qui rapportent,quant au château il a décrété qu'il était hanté !!!!! bref c'est révoltant.
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