3 décembre 2010

Il y a quarante sept ans...le 2 décembre...

En conformité avec la tradition nous célébrions chez mes futurs beaux-parents nos fiançailles. Il faisait un temps épouvantable une véritable tornade c'était abattue sur la ville emportant les décorations de Noël, ouvrant les portes du salon... mais pour nous c'était un jour de bonheur parfait. Nous l'avons vécue sans penser à tout ce que nous allions vivre, aurions nous pu d'ailleurs un seul instant l'imaginer ? Cette journée,   une des plus émouvantes et heureuses de notre vie, est à la fois proche et lointaine mais le bonheur d'être toujours deux est intact n'est ce pas formidable ? 




28 novembre 2010

Quand centrale s'emmêle

Nous avions pour quelques jours une promotion d'anciens élèves de centrale en villégiature en Périgord, si je me souviens bien c'était la promotion 1929 donc la moyenne d'âge était assez élevée. Nous venions d'installer de nouveaux téléphones à clavier  dans les chambres et il était courant de devoir expliquer leur fonctionnement aux clients. Le premier soir, alors que les congressistes commençaient à se diriger vers le bar pour l'apéritif, je reçois un appel de la chambre n°4 occupée par l'organisateur du voyage et son épouse.
Sur un ton agacé Madame m'informe que le téléphone ne fonctionne pas. Comprenant que cette personne n'a pas remarqué le clavier, je lui explique qu'il faut faire le zéro sur la pavé numérique du combiné pour se connecter au réseau puis composer  ensuite son numéro. Après un ah bon étonné elle raccroche. Quelques secondes plus tard nouvel appel, Madame excédée m'explique que ça ne marche pas. Je réitère mes explications : Madame sur le clavier vous faites le zéro... elle me coupe mais Monsieur il n'y a pas de zéro,
le doute m'assaille, vite maitrisé, si Madame vous avez un zéro....la cliente s'énervant de plus en plus j'appelle un serveur afin qu'il aille montrer le maniement du téléphone... il redescend  hilare : il avait trouvé la cliente assise devant le téléphone essayant de composer son numéro avec la télécommande du téléviseur.
Le lendemain cette même personne vient commander son petit déjeuner, comme elle était très dubitative sur  l'heure je lui conseille de téléphoner le matin l'assurant que le plateau serait monté dans les cinq minutes. Ah non me dit elle, c'est ce que j'ai fait ce matin, d'abord la réception a été longue à répondre et quand j'ai dis Mademoiselle faites moi monter un thé au lait complet j'ai entendu ma fille me disant mais Maman je suis à Lyon comment veux tu que je te porte ton déjeuner... je n'ai pas insisté... en fait cette cliente avait appuyé sur le bis au lieu du 9 le numéro de la réception... Bon c'était son époux qui avait fait centrale, était-il tombé bien des années plus tôt sous les charmes d'une ravissante blonde ou bien était-ce une question de lunettes ?

En echo à la mésaventure de Françoise....

Ah ces vedettes, ces hommes politiques, ces champions, comme il faut les protéger les cajoler, les flatter, comme ils sont fragiles.... nous en avons vu passer à l'hôtel, de Siménon qui écrit un Noël de Maigret durant son séjour à Françis Bacon cherchant vainement une propriété. De Charles Trenet ne pouvant déjeuner qu'avec du lait d'ânesse  à   Raymond Devos bloqué par un lumbago qui hurle pour avoir un kiné afin d'assurer son spectacle... la plupart sont aimables mais ils en demandent un peu plus, il faut les choyer, ce sont des artistes, ce sont de grands enfants !
Et les politiques, nous avons reçu entre autres  deux premiers ministres britanniques, un futur président de la république : celui qui aimait flâner sur les zaterres ; il à fait un chèque en bois, on  a eu une lettre d'excuses et le deuxième chèque était bon ! Un jour un de ses ministres devait déjeuner au restaurant après avoir inauguré (il venait en voisin) la nouvelle médiathèque. Durant la matinée je reçois un appel  téléphonique de l'Elysée : veuillez dire à Maître... qu'il doit rappeler le Président. Le ministre arrive vers treize heures, je salue respectueusement cet homme si distingué à la belle chevelure léonine blanche et l'informe du souhait du Président. Comment fait on me dit-il, sans répondre à cette question étrange je le guide vers la cabine téléphonique située à l'écart de la réception. A nouveau il regarde le combiné d'un air las et réitère sa question. Un doute traverse mon esprit ne connaîtrait-il pas le numéro du Président ? j'exprime ma pensée, je ne sais pas si je l'ai je vais voir et sortant un petit carnet il le feuillette puis soulagé, si, je crois l'avoir. Je retourne alors  à la réception laissant les grands entre eux. Quelques minutes passent et tout à coup notre ministre revient le teint pâle le cheveu  inquiet : venez me dit-il, la porte de la cabine est   ouverte, le combiné se balance mollement au bout du cordon, écoutez, je prends le téléphone et une voix féminine monocorde m'informe... il n'y a plus d'abonné au numéro que vous avez demandé...Que fait-on interroge le ministre, surtout ne pas rire pensais-je. J'ai refait le numéro depuis la réception sans plus de succès, grâce   aux renseignements nous avons enfin eu le bon numéro tout le monde était rassuré, il n'y avait pas eu de révolution et la facture du téléphone avait été payée .