27 août 2010

1939/1940

L'hiver est très froid, l'armée est inactive, les hommes s'ennuient ou sont ils soulagés, rien ne se passe, on doit jouer aux cartes pour passer le temps ou faire des photos. On fait aussi connaissance avec les gens du pays qui vous invitent à partager leur repas. C'est ainsi que mon Père connut la famille Manier habitant à Hesdin-Marconne. 



Il arriva chez eux un dimanche dans un tel état de faiblesse qu'ils l'obligèrent à s'aliter, la fièvre dépassant les 40° ils prévinrent le Dr Broustet qui accepta de le laisser à leur domicile jusqu'à son rétablissement. Cela dura plus d'une semaine et mon père considéra toujours que cette famille lui avait sauvé la vie. Il garda jusqu'à la fin de sa vie un contact épistolaire avec Mme Manier puis avec ses enfants qui vinrent le voir à deux reprises à Bergerac et mon fils Frédéric rendit visite à Michel Manier lors d'un tournage dans la région de Lille qui ne manqua pas de lui raconter le séjour de son grand-père notamment  qu'une nuit, ayant tellement transpiré, il avait fallu  changer le matelas.

La famille Manier et mon père

Et pendant ce temps j'avais bien chaud dans les bras de ma mère, une fois n'est pas coutume la photo est datée "fin décembre 1939...

pour les cheveux je suis revenu au point de départ !
Le 1er avril 1940 il est nommé caporal chef, mais où est il et que fait il car l'armée allemande avance à travers la Belgique, comme une grande partie de l'armée française de la région il se replie vraisemblablement sur Dunkerque où il est blessé le 2 juin 1940.  La vie  se joue  à quelques centimètres, il n'a que l'oeil gauche de bon et un éclat d'obus touche la pommette gauche, et surtout il y a cet éclat dans la cage thoracique près du mamelon gauche  qui s'encastrera à un centimètre du coeur, sur les conseils du Dr Broustet il ne sera jamais enlevé.
Le 30 aout il est au nouvel hôpital  d'Amiens. Le 21 octobre il est libéré par l'autorité allemande, démobilisé le 25 octobre "il se retire à Bergerac". La campagne militaire est terminée mais la guerre n'est pas finie.





La famille est enfin réunie et je suis très fier d'être dans les bras de mon père


.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire