Et Venise vint à Bordeaux.

L'institut Bernard Magrez intitulait cette exposition "Rêves de Venise" présentée au château Labottiere exemple parfait de l'élégance architecturale bordelaise du XVIIIe siècle.

« Bien que la légende de Venise ait été beaucoup raillée par les rationalistes, les sceptiques et les démystificateurs résolus, l’attrait qu’exerce la Sérénissime est extraordinairement impérieux ». Ces mots de l’écrivain James Morris accueillent  le visiteur de la cinquième exposition de l’Institut Culturel Bernard Magrez intitulée Rêves de Venise.  Cette exposition propose un voyage artistique inédit à travers les rêves et les visions d‘artistes de siècles et de cultures divers. Cette réunion d’œuvres dans les salons du Château Labottière ancrage public du mécénat culturel de Bernard Magrez, désire recréer cet univers unique au monde par l’accord et l’écho des interprétations singulières provoquées par « la Ville assise sur la Mer »...

La sphère dorée de James Lee Byars semble tombée de la douane de mer et se mire dans une hypothétique lagune.

Le turquoise des boiseries du vestibule, la délicatesse des trumeaux, ce splendide lustre m'ont plus attiré que le "noeud de Babel"évoquant Murano ? Bonne idée cependant pour un arbre de Noël qui ne risque pas de perdre ses aiguilles !

Le grand soir œuvre de Claude Lévêque 

"Ce qui importe pour lui, ce n'est pas que son œuvre dure, le matériau en tant que tel l'intéresse peu. Son souhait  est de solliciter la mémoire imminente, de susciter une réaction , de proposer aux visiteurs non pas de se familiariser instantanément avec ce qu'il lui donne à voir mais de s'en imprégner et de revenir".

Dans cette pièce aux belles boiseries naturelles cet entrelacs de néon sur un fond noir prenaient tout son sens à mes yeux en contrepoint du lustre de cristal, ils devenaient le fantôme du temps des fêtes révolues, nous étions bien à Venise.

Un mouton, sorti du troupeau, oeuvre de Nicolas Milhé 

" qui décide de dorer les cornes de ce mouton aturalisé pour dénoncer l'outrance que peut produire l'abondance d'or, ses conséquences néfastes que cela entraine."

Je l'imagine avec ses frères sortant à la queue leu leu d'un immense  navire  de croisières... Il laissera un peu d'or aux marchands de Venise...

Jean François Rauzier :Vedute

"l'eau élément fondamental de Venise occupe ici le premier plan tandis que le reste de la composition est une présentation des façades de la ville que l'artiste a photographiées séparément avant de les rassembler dans une juxtaposition onirique. Alors que cette vue de Venise est totalement recomposée, l'architecture vénitienne se reconnait au premier coup d'œil"

Le plafond du salon en rotonde accueille les anges de la Salute.

Rudolf Stingel : "En 2003, lors de la Biennale de Venise il a créé une pièce totalement recouverte d'aluminium sur lequel les visiteurs étaient  invités à marquer ce qu'ils souhaitaient. L'ensemble a été galvanisé à l'or transformant ces gestes participatifs éphémères en objet d'art".

 Sommes nous tous des artistes ???