Quel bordelais ne saurait vous indiquer les entrepôts Lainé, par contre si vous évoquez le CAPC (centre d'art plastique contemporain) la chose est moins évidante, pourtant le premier n'est que le contenant du dernier qui, pour son quarantième anniversaire, présente une exposition d' oeuvres de ses collections.
Entrez donc, mais mon "oeil"sera peut-être parfois un peu malicieux... contrebalancé par les commentaires du catalogue bien précieux pour la compréhension des oeuvres. En matière d'art contemporain, je me pose souvent la question affichée sur l'un des murs de l'exposition...
"Sculture monumentale construite en 1968 la Maison était un environnement angoissant entièrement recouvert de carreaux de faïence blanche. Jean-Pierre Raynaud a néanmoins choisi d'y vivre jusqu'à ce qu'il ordonne en 1993 sa destruction. Parmi les mille containers chirurgicaux en acier inoxydable rassemblant les restes de ce lieu exposés en 1993 dans la nef du musée, subsiste une centaine de reliques dans les collections du CAPC"
Didier MARCEL : "Afin d'articicialiser le monde du vivant, l'artiste réalise des sculptures qui pervertissent l'élément naturel par un choix de matériaux susceptibles d'illustrer cette ambivalence entre l'environnement de l'homme et l'univers industriel dans lequel il évolue.
Ce cervidé stylisé et synthétique, réalisé à partir de tiges de fer pour béton armé se fond ainsi par sa discrète transparence dans son nouveau biotope qu'est celui du musée".
Valerio ADAMI : "Maître de la figuration narrative, il adopte un style pictural immanquablement reconnaissable... sans ombre ni profondeur, cette peinture démontre, par son gout prononcé pour les cadrages audacieux, l'influence qu'a eu la photographie sur le travail de l'artiste"
Mario MERZ : "plus petit fragment de l'ensemble CHE FARE? ce triangle conçu à partir de matériaux récupérés d'une autre oeuvre épouse généralement l'angle d'une pièce... Désincarcéré de son angle et rendu autonome par le commissaire de l'exposition, cette structure évoque l'instabilité, l'inachèvement, l'éphémère de notre condition humaine, chaque élément la constituant n'étant pas fixe mais soumis à la précarité d'un équilibre tout relatif".
Hubert DUPRAT : "Par le biais du détournement, il recompose ici un élément extrait de la nature, un bloc minéral de grès rose qu'il brise pour le reconstituer. La quinzaine de morceaux obtenue est ré-agencée puis recollée et le nouveau volume résultant de cette démarche opère ainsi un glissement subtil entre le naturel et l'artificiel".
GILBERT & GEORGE : "Ces porteurs maudits évoquent le sida et les ravages que ce virus a d'abord provoqué dans la communauté homosexuelle. Non sans références religieuses certaines -composition en vitrail, allusions à la déposition du Christ et à la mise au tombeau - cette oeuvre photographique est aussi un hymne à l'amour et à la solidarité."
Jannis KOUNELLIS : Il pose un acte artistique à même le sol : un amas d'anthracite.... hommage à la révolution industrielle. Cette sculpture met en jeu des tentions entre l'ancestral, le fossile, le géologique et le progrès humain, la technologie et la modernité.
Une belle appropriation de ce cadre sans oeuvre par ces adolescents . Un hymne à la jeunesse et au bonheur de l'amitié. Est-ce de l'art participatif... pourquoi pas !
P.S. Dans un coin plus intime du musée s'écrivent des messages de réconfort après ces heures de visite ainsi que quelques considérations philosophiques que je ne résiste pas à publier...
Merci Robert pour cette visite. Avec l'art
RépondreSupprimercontemporain ( il faut bien lui donner
un nom), c'est que seul un commentaire
va te permettre d'y comprendre quelque chose.
Je n'aime pas trop que l'on fasse les choses
à ma place. Avec la peinture abstraite, on
se raconte une histoire personnelle. On
est libre . Avec un gros caillou qui a été
cassé puis recollé, je me dis " avec quelle
colle " ? ça ne va pas plus loin. C'est triste.
En fait, l'art contemporain que l'on nous
montre là... me semble formidablement
ennuyeux. Pas d'histoire à se raconter,
et j'admire celui qui arrive à faire un
commentaire. Voilà... c'est dit. Et c'est
tout à fait personnel. Bon dimanche
Robert. Je vais regarder un livre sur
Nicolas de Staël que l'on vient de m'
offrir. Amitiés. ELZA
Je suis bien d'accord, devant le tas de charbon je me suis posé la question qu'en était-il de celui quasiment identique de la cave de mon grand-père ? il n'y en a qu'une, l'un a été mis là pour une fonction basique : chauffer la maison, l'autre, dans le musée devient symbole du travail fourni par celui qui a acheté le premier !!!! D'un autre côté si on accepte l'idée que l'art est la sublimation du réel tout devient possible, cependant je préfère regarder le noir si lumineux d'un tableau de Soulage que trois boulets d'anthracite posés sur la cheminée !!! Bonne soirée en compagnie de Nicolas.
RépondreSupprimerTrès belle expo ! Et le caillou de grés rose induit l’idée d’une coquille laissant éclore quelque personnage chtonien !
RépondreSupprimerMais le charbon me laisse de marbre…
oui c'est noir et sans espoir !
SupprimerLe tas de charbon et les pneus à rechaper !!!
RépondreSupprimerJe ne sais pas si je t'ai dit que c'était une de nos cousines qui était depuis 7 ans la directrice du CAPC Charlotte Laubard sa grand-mère était la sœur de mon beau-père
Elle quitte le CAPC à la fin du mois elle part à Genève ,elle trouve qu'on ne lui donne pas assez de moyens financiers et puis elle a envie de faire autre chose durant un temps elle va enseigner
J'avais une invitation comme pour chaque nouvel événement si j'avais su que cela t'intéressait tu aurais pu aller à la soirée privée à ma place
Ceci dit à part le charbon et les pneus je ne suis pas insensible au reste pour une fois
Je t'embrasse
Oui l'expo est intéressante et la scénographie parfaite. Depuis quelques années, donc grâce à ta cousine, le CAPC à fait beaucoup de progrès pour la mise en valeur du bâtiment. Après reste quelques relents nauséeux de l'art contemporain...
SupprimerBises