26 octobre 2009

Grand-père Guichard dit Lala

 Depuis plusieurs jours je cherche comment présenter Gustave Guichard et je ne sais pas, mais est-ce que la photo ne parle pas d'elle même ? cet homme de 80 ans n'est il pas droit dans ses bottes. Et le regard ? si l'on disait d'Alfred quel personnage, de Gustave, sans exclamations, on parlait d'un homme bien. Sa vie fut consacré à sa famille et à son travail. La seule histoire entendue racontée par ma grand-mère montre bien son caractère ; souffrant de rhumatismes il avait voulu qu'elle lui frictionne le dos avec des orties et comme on ne discutait pas, elle s'exécuta . La réaction à ce traitement de cheval fut si violente qu'elle jura de ne jamais recommencer .
 
Il avait 77 ans à ma naissance, il avait connu le second Empire et me parlait de choses incroyables, il avait vu un attelage traverser la Dordogne gelée au cours de l'hiver 1879/1880.  A son service militaire il été le seul de son régiment a savoir faire du vélocipède cette machine étrange avec une grande roue de 1,50 de diamètre et une petite de 30 cms à l'arrière.  Comment imaginer cela quand on a dix ans ! Il ne travaillait plus,  cependant durant la guerre il a, une dernière fois, ferré le vieux cheval baptisé "Cocomousse" seul moyen de locomotion entre l'hôtel et la maison de Gala après la réquisition des voitures.
 Tous les dimanches, il venait me chercher à l'hôtel pour aller à la messe, celle de 10 heures qui était chantée par les orphelines de Saint Joseph. Nous traversions la place,main dans la main, le rythme lent de sa marche  calqué sur mes pas, puis c'était le chant des orgues et des choeurs, je lui dois certainement mes premiers émois musicaux.
A la fin de son activité, il vendait des attelages complets, il fabriquait la voiture et fournissait également le cheval . Dommage, je n'ai aucun document . Par la suite la forge fut louée à un garagiste Mr Labrousse, maintenant c'est le restaurant La petite taverne qui occupe les lieux....
Parlant de la guerre, il disait, j'en ai vu trois et je n'en ai fait aucune. En effet il n'avait que 8 ans à la guerre de 1870 et  déjà 52 à celle de 14. La lueur qui passait dans son regard était un signe   de soulagement . Nul doute qu'il aurait fait son devoir mais l'idée de tuer devait lui être insupportable.

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