14 août 2011

Déçu par Dessay.


Notre programme de spectacles estivaux, seule période ou une activité culturelle fleurit en Dordogne, nous amène en la bastide de Monpazier pour cette soirée du 5 aout, au programme Natalie Dessay et Michel Legrand... pourquoi pas, bien d'autres cantatrices se frottent au jazz et à la variété. 
Le cadre est sympathique, la place des cornières  prise d'assaut par une foule qui fait fi d'un ciel un brin maussade, quelques effluves de cèpes parfument encore les lieux, bref on est dans l'expectative d'une agréable soirée.


Michel Legrand entre en scène, s'étonne d'une telle foule, et paroles prémonitoires, trouve l'instant si beau qu'il est presque dommage  de le gâcher par de la musique. Ah si les dieux l'avaient entendu, Zeus pourquoi n'as-tu pas envoyer Eole, pourquoi n'as-tu pas fait éclater ses nuages qui couraient sur nos têtes, rien, juste un petit zéphyr... la destinée s'est mise en marche.
La musique de Michel Legrand me fait penser à la saccharine, sous de fallacieux prétextes on passe à côté du vrai, du bon goût  du sucre, bref ce n'est pas ma tasse de thé, d'ailleurs on ne sucre pas le thé pas plus que le café. On supporte les morceaux orchestraux on endure la voix éraillée et chevrotante du maître, on attend la Dame. On sait que ne ne sera pas Orange et les contes d'Hoffmann, Eole soufflait ce soir la mais quel spectacle ! Au bout d'une heure enfin elle arrive, première chanson voix cassée, voilée,  gestuelle primaire, pour moi un désastre. Alors s'égraine le répertoire M.L de Yentle, (Barbra Streisand au secours), à Peau d'âne en passant par les demoiselles et les parapluies et on arrive au clou de la soirée, il laissera des stigmates ce clou ! ILS ont chanté en duo, on a appris qu'il ne voulait pas  aller se battre en Algèrie et qu'elle l'attendrait jusqu'à son retour... spectacle désuet de patronage, deux clowns, elle en madame loyal et lui en vieux pierrot tout noir... 
Je n'en dirai  pas plus, ils ont eu une standing ovation... je pensais alors à ce spectacle du casino d'Arcachon en 55 ou 56,  un piano, le noir complet, un projecteur, une petite dame en noir   pas plus haute que l'instrument qui s'avance, deux mains qui se joignent et une voix immense qui s'élève, emplit la salle, vous souffle et vous enroule, vous emporte dans le rêve, non pas une cantatrice, seulement Edith Piaf, une  chanteuse des rues.




3 commentaires:

  1. Ah voilà donc le commentaire de ce fameux concert... j'imagine très bien ta déception, d'abord on s'en fait une fête, puis une approche trop démago, trop "pour plaire à tous" gâche irrémédiablement la fête. Quant à la standing ovation, très à la mode par les temps qui règnent, j'ai connu ça l'autre soir, un pianiste calamiteux, entre fausses notes et interprétation loudingue (non je ne ferai pas de billet) ovationné avec des hurlements d'enthousiasme... tu te dis "mais c'est moi qui n'y comprends rien ??", j'étais très perturbée. Heureusement j'ai croisé peu après la prof de piano d'Alter, qui m'a confortée dans mon jugement !! mais on doute n'est-ce pas ?

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  2. Jolie chronique très bien sentie. Ca ne m'étonne pas non plus ces standing ovation : les gens applaudissent un vestige, quelqu'un qui n'est plus que l'ombre d'elle-même. Et ce ne sont pas ces habituelles simagrées ou sa "gestuelle primaire", comme tu dis, qui pourront masquer sa voix qui est maintenant en lambeaux!

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  3. Ce que j'aime c'est la bastide de Monpazier !!!

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