31 décembre 2013

28 décembre 2013

Sur la route de 2013 (2eme trimestre)

AVRIL : On sort les citronniers...




MAI : Voyage en Italie
Au pays de Juliette, son vélo son Roméo à l'heure du spritz...

















Quelques siècles plus tard... l'heure des glaces.

 Parme, Mantoue, Lac de Garde, régal des yeux et des papilles...



















JUIN : Lectoure et le pastel.




27 décembre 2013

Marche arrière sur la route de 2013 (1er trimestre)

JANVIER : un temps à ne mettre le nez qu'à la fenêtre.


FEVRIER : un temps de porcelaine... de limoges.



MARS :  Vers le sud à la recherche du soleil.



25 décembre 2013

La fin du foie.

Histoire sans paroles.... on ne parle pas la bouche pleine !!!


HEUREUX NOEL à toutes et à tous.

En petit cadeau pour celles et ceux qui ne le connaitraient pas, le lien vers ce site passionnant.


22 décembre 2013

Il était un foie

Dans ma jeunesse il n'était de foie que d'oie travaillé en conserve, fourré en son milieu d'un bâtonnet de truffe de la grosseur d'un doigt, complété d'une large tranche sur les faces plates de la boite qui était tapissée d'une fine couche de farce afin que le foie ne soit pas au contact du métal. J'entends encore le bruit sourd de la sertisseuse puis son rugissement quand elle soudait le couvercle à la boite.
Rangées dans un énorme panier de fer elles étaient stérilisées trois heures dans un  autoclave que je regardais comme un vague cousin d'une locomotive, puis une fois refroidies, rangées selon les tailles sur des claies au plus profond de la  cave. Il n'était pas question d'y toucher pendant six mois et cette fabrication n'avait lieu que de  décembre à fin février. Ainsi dormaient quelques milliers de boites en compagnie des conserves de truffes, galantines de dindes et de canards, et lièvres à la royale que les trésoreries actuelles auraient bien du mal à autoriser.
Quant aux foies de canard il n'était bon à l'époque qu'à enrichir ces pâtés et galantines, le mi-cuit était inconnu et les gaveurs ne pouvaient gaver qu'en hiver. Puis les goûts ont changés le foie de canard a la saveur plus rustique a envahi nos assiettes, il avait l'avantage de pouvoir être produit toute l'année. Si mes souvenirs sont bons nous devons l'idée du mi-cuit à André Daguin chef étoilé de l'hôtel de France à Auch qui a lancé la mode du magret. Quant-au foie que je prépare chaque année sa recette m'a été donnée par un ami de Charles Barrier autre grand chef du siècle dernier.


J'y apporte une petite touche personnelle, il dégorge quelques heures dans un bain de lait bien froid puis il est dénervé, salé, poivré, avec en plus un peu de quatre-épices. Il passe la nuit en compagnie de trois cuillerées de xérès et d'une demi cuillerée de whisky pur malt bien tourbé puis cuit selon la recette, avec toujours une certaine appréhension car le foie de canard est capricieux à la cuisson et risque de perdre un peu trop de graisse. Le résultat mardi.








Charles Barrier, un des plus grands chefs français de l'après-guerre
Charles Barrier, un des plus grands chefs français de l'après-guerre

L'un des grands chefs français de l'après-guerre, Charles Barrier, qui officiait jusqu'en 1996 dans son restaurant éponyme à Tours, est décédé, à l'âge de 93 ans, a-t-on appris jeudi de ses proches.
Travailleur acharné, précurseur de "la nouvelle cuisine", il a influencé de jeunes talents et notamment Joël Robuchon.
Né en 1916 à Cinq-Mars-la-Pile (Indre-et-Loire), au sein d'une famille paysanne de huit enfants, il commence sa carrière à 12 ans comme apprenti pâtissier, puis fait ses armes "Chez Bouzy", un restaurant de Tours.
Sa formation se poursuit dans de prestigieuses maisons qu'étaient à l'époque le "Paris" à Monte-Carlo, et le "Majestic" à Vichy, avant d'ouvrir son propre restaurant à Tours.
En 1955 il obtient sa première étoile "Michelin". Il est sacré Meilleur Ouvrier de France (MOF) en 1958: "Le hasard a voulu que je sois le premier concurrent à réussir le concours du premier coup", disait-il.
Son restaurant devient célèbre: deuxième étoile en 1960 et la consécration suprême en 1968 avec la troisième étoile.
Joël Robuchon s'est dit très affecté par la mort du cuisinier, avec qui il avait noué une "amitié profonde" depuis les années 1970. "Quand mon père est décédé, je n'ai pas eu plus de peine", a-t-il confié.
"Charles Barrier, c'est une des plus grandes figures de la cuisine qui part", a-t-il affirmé, et "celui qui a apporté le plus de modernité dans la cuisine classique à son époque".
"C'est sûrement le premier cuisinier qui a fait son pain lui-même", a-t-il rappelé, saluant son "savoir-faire extraordinaire" et puis "le meilleur pain, le meilleur saumon fumé, le meilleur foie gras du monde", à une époque, dans les années 1960, où les chefs ne préparaient pas eux mêmes ces produits.
"Il m'a tout appris", a affirmé M. Robuchon, lui-même régulièrement qualifié de "cuisinier du siècle" par ses pairs en France.
"J'ai mangé le meilleur poulet rôti du monde chez Charles Barrier, un simple poulet rôti, ça peut paraître curieux", s'est-il souvenu. "Il cuisait son pain dans un énorme four tournant et au moment où il commençait à dorer, il mettait son poulet qui gonflait et qui devenait croustillant, et la peau prenait le goût du pain... un chef-d'oeuvre!".
Dans les années 1970, les personnalités fréquentaient sa table, notamment Georges Pompidou et Michel Debré, pour y savourer sa "terrine des trois poissons", le "saumon de Loire fumé à la maison", la "fricassée de poulet au vinaigre de framboise" ou encore le "sorbet de thé au lotus et miel d'oranger".
En 1996, à 80 ans, il avait vendu son restaurant, tout en continuant à former Hervé Lussault, le nouveau chef du restaurant "Charles Barrier", qui compte aujourd'hui une étoile dans le guide Michelin.

13 décembre 2013

Consolation à M......

Non je n'emprunterai pas à Malherbe pour dire notre peine, un voyage à Venise annulé et notre coeur est triste mais il faut vivre hélas avec cette blessure.... un peu trop théâtral tout cela, juste pour, en guise de consolation, montrer l'ombre de notre butte se découpant dans le ciel ce matin  et le flamboiement du chêne centenaire montant la garde au pied de la maison. Ne se pare-t-il pas de couleurs vénitiennes ?



7 décembre 2013

En sentinelle à l'entrepôt lainé.

Quel bordelais ne saurait vous indiquer les entrepôts Lainé, par contre si vous évoquez le  CAPC (centre d'art plastique contemporain)  la chose est moins évidante,  pourtant le premier n'est que le contenant du dernier qui, pour son quarantième anniversaire, présente une exposition d' oeuvres  de ses collections.


Entrez donc, mais mon "oeil"sera peut-être parfois un peu malicieux... contrebalancé par les commentaires du catalogue bien précieux pour la compréhension des oeuvres. En matière d'art contemporain, je me pose souvent la question affichée sur l'un des murs de l'exposition...



Jean-Pierre RAYNAUD : La Maison.
"Sculture monumentale construite en 1968 la Maison était un environnement angoissant entièrement recouvert de carreaux de faïence blanche. Jean-Pierre Raynaud a néanmoins choisi d'y vivre jusqu'à ce qu'il ordonne en 1993 sa destruction. Parmi les mille containers chirurgicaux en acier inoxydable rassemblant les restes de ce lieu exposés en 1993 dans la nef du musée, subsiste une centaine de reliques dans les collections du CAPC"



Didier MARCEL : "Afin d'articicialiser le monde du vivant, l'artiste réalise des sculptures qui pervertissent l'élément naturel par un choix de matériaux susceptibles d'illustrer cette ambivalence entre l'environnement de l'homme et l'univers industriel dans lequel il évolue.
Ce cervidé stylisé et synthétique, réalisé à partir de tiges de fer pour béton armé se fond ainsi par sa discrète transparence dans son nouveau biotope qu'est celui du musée".



Valerio ADAMI : "Maître de la figuration narrative, il adopte un style pictural immanquablement reconnaissable... sans ombre ni profondeur, cette peinture démontre, par son gout prononcé pour les cadrages audacieux, l'influence qu'a eu la photographie sur le travail de l'artiste"



Mario MERZ : "plus petit fragment de l'ensemble CHE FARE? ce triangle conçu à partir de matériaux récupérés d'une autre oeuvre épouse généralement l'angle d'une pièce... Désincarcéré de son angle et rendu autonome par le commissaire de l'exposition, cette structure évoque l'instabilité, l'inachèvement, l'éphémère de notre condition humaine, chaque élément la constituant n'étant pas fixe mais soumis à la précarité d'un équilibre tout relatif".


Hubert DUPRAT : "Par le biais du détournement, il recompose ici un élément extrait de la nature, un bloc minéral de grès rose qu'il brise pour le reconstituer. La quinzaine de morceaux obtenue est ré-agencée puis recollée et le nouveau volume résultant de cette démarche opère ainsi un glissement subtil entre le naturel et l'artificiel".



GILBERT & GEORGE : "Ces porteurs maudits évoquent le sida et les ravages que ce virus a d'abord provoqué dans la communauté homosexuelle. Non sans références religieuses certaines -composition en vitrail, allusions à la déposition du Christ et à la mise au tombeau - cette oeuvre photographique est aussi un hymne à l'amour et à la solidarité."



Jannis KOUNELLIS : Il pose un acte artistique  à même le sol : un amas d'anthracite.... hommage à la révolution industrielle. Cette sculpture met en jeu des tentions entre l'ancestral, le  fossile, le géologique et le progrès humain, la technologie et la modernité.




Pascal CONVERT : ...ces deux parallélépipèdes évoquent un couple de gisants, métaphore visuelle d'une thématique récurrente de la tradition occidentale : Eros et Thanatos, amour et mort si intimement liés.

Sherrie LEVINE : Large table and crystal new born 1994


Kader ATTIA : "L'home crée des choses mais c'est le vide qui leur donne sens" Lao Tseu


Une belle appropriation de ce cadre sans oeuvre par ces adolescents .  Un hymne à la jeunesse et au bonheur de l'amitié. Est-ce de l'art participatif... pourquoi pas !



J'aime ces entrepôts, la rigueur quasi monacale des lieux, la force que dégagent ces voutes, l'ampleur des espaces, permettent d'y concevoir et parfois d'y accepter les audaces et les frasques de l'art contemporain.



Quant à l'art contemporain, il est évident qu'il ne peut être envisagé qu'avec l'aide d'un confortable mode d'emploi si l'on veut allez plus loin que le choc esthétique de quelques oeuvres souvent tributaire du lieu qui les accueille. A l'évidence il va à l'encontre du souhait de vulgarisation prôné par nos élites bien qu'il s'affiche souvent temporairement sur nos places publiques. Il ne peut pas entrer dans nos chaumières et faire parti de notre quotidien, le temps des chromos et révolu bien qu'à quelques pas de là, un autre musée vous parle de la  Maison Goupil si bien évoquée ici par cette amie blogueuse.


P.S. Dans un coin plus intime du musée s'écrivent des messages de réconfort après ces heures de visite ainsi que quelques considérations philosophiques que je ne résiste pas à publier...