19 janvier 2012

Sous le soleil de Macédoine

Un incident technique bien indépendant de ma volonté m'a fait perdre la mise en page du blog voici la nouvelle mouture qui changera sans doute rapidement... en attendant le récit des visites d'expositions voici quelques images de celle d'Alexandre qui m'a enthousiasmé, le catalogue est arrivé ce matin par la poste, ses quatre  kilos avaient dissuadé de l'acheter sur place ! je m'y plonge et en reparle bien vite.






16 janvier 2012

Vous qui passez sans le voir


Rue Saint Honoré, à quelques pas de la rue Royale, juste après un maroquinier très couru, sur la gauche en partant de la place de la Madeleine, il y a une galerie de peinture, les gens, nombreux ces jours de soldes, passent et repassent devant les deux grandes vitrines, pas un regard pas un mouvement d'arrêt,  chargés de sacs aux marques renommées ils déambulent indifférents. Dimanche ils iront au Louvre, il faut voir Alexandre, ils sont allés  bien  sur au Grand palais, au petit sans doute aussi, il faut suivre les instructions de la presse et de la télé, aller voir la dernière expo mais que voient-ils ? et pourquoi seulement là-bas ? ils frôlent sur ce trottoir un chef d'oeuvre, ils ne le regardent pas. Dans la vitrine de droite, on peut oublier celle de gauche, un Nicolas de Staël, éblouissant, de cette série des ponts de Paris, sans doute de 1953, une merveille par ses couleurs nacrées, ce n'est pas un des ponts de nuit, non un pont du matin un pont de brume juste quand le soleil se lève, une merveille. Je suis resté scotché comme dirait mon petit-fils, le nez contre la vitrine, entrer ? pour quoi faire, connaitre le prix? me l'aurait-on communiqué ? Il était là, pour moi seul car nul attroupement, il s'offrait, un dialogue muet, une communion pour quelques instants, quel moment! Sorti d'une collection privée il partira sans doute vers quelque émirat ou ranch ensoleillé....il restera à l'abri des regards sauf exposition temporaire où il sera alors impossible de l'aborder...  J'avais mon appareil photo sous le bras mais je n'ai pas osé ou pas pensé... alors si une parisienne ou un parisien passe sur cette page courez l'admirer et s'il vous plait... une photo.

Le pont Marie de nuit série des ponts de Paris



À Douglas Cooper Antibes, janvier 1955

Cher Douglas,
Je vous réponds un peu plus sérieusement à votre lettre si gentille du 11 janvier.
Ce qui est important dans ce que vous dites, c'est que vous donnez un aspect de votre avis alors que la peinture, la vraie, tend toujours à tous les aspects, c'est-à-dire à l'impossible addi­tion de l'instant présent, du passé et de l'avenir.
Les raisons pour lesquelles on aime ou l'on n'aime pas ma peinture m'importent peu parce que je fais quelque chose qui ne s'épluche pas, qui ne se démonte pas, qui vaut par ses acci­dents, que l'on accepte ou pas.
On fonctionne comme on peut. Et moi j'ai besoin pour me renouveler, pour me dévelop­per, de fonctionner toujours différemment d'une chose à l'autre, sans esthétique à priori.
On accorde fort, fin, très fin, valeurs directes, indirectes, ou l'envers de la valeur, ce qui impor­te c'est que ce soit juste. Cela toujours. Mais l'ac­cès à ce juste, plus il est différent d'un tableau à l'autre, plus le chemin qui y mène paraît absur­de, plus cela m'intéresse de le parcourir.
Impressionniste, je ne sais ce que cela veut dire.
Nicolas de Staêl