22 décembre 2011

A long time ago...


On remonte le temps d' un demi siècle, c'est énorme un demi siècle pire que cinquante ans.... je me souviens enfant lorsque mes grands parents évoquaient des souvenirs des années 1900 je trouvais cela lointain perdu dans un avant sans automobiles, sans électricité, sans radio, le bout du monde en somme. Ce matin j'ai réalisé qu'en fait un demi siècle s'écoule bien vite : il y aura cinquante ans samedi   je passais pour la première fois le réveillon de Noël en compagnie de ma Dame.  Depuis quelques années j'organisais cette soirée pour mes amis, l'idée était venue à la suite d'une anecdote racontée par mon père  qui amenait ses copains dans les caves de l'hôtel pour diner à la sortie du bal, ils pouvaient ainsi sans gêne pour les clients  finir la nuit devant une soupe gratinée ou quelques huitres... il parlait aussi d'omelette aux truffes...oh temps bénis!  L'hôtel fermait tous les ans de mi décembre à fin janvier, mes parents partaient en vacances et je restais, études obligent,  en compagnie de ma grand-mère, de sa soeur et d'un couple de gardiens. Je ne sais plus comment est venue l'idée de réveillonner à la cave, enfin si ! l'organiser sans devoir en parler à ma grand-mère ! seul Hector le valet de chambre italien eut vent de l'affaire et me démontra qu'il était impossible de réussir une telle soirée, nous serions une vingtaine, sans sa présence pour faire le service. En catimini j'avais descendu tables et rallonges, organisé un coin pour danser, décoré les lieux dressé la table, officiellement j'étais invité chez des amis, je quittai   l'appartement de ma grand-mère en lui promettant de ne pas rentrer très tard et je fus fidèle à ma promesse puisque quelques minutes plus tard après avoir rejoint mes amis nous gagnâmes les caves par la trappe servant par le passé à descendre les barriques. Mon Hector m'attendait en cuisine, et si je ne garde aucun souvenir des mets il me semble l'entendre encore me dire avec son fabuleux accent italien "qué j'ai mis lè noeud papillon et la veste blanche ma qué j'ai gardé les pantoufles pour pas réveiller la mémé"... la soirée fut mémorable et comme j'étais un garçon sérieux je la dévoilai  le lendemain à ma grand-mère. Le premier pas  étant celui qui coute la même fête se renouvela dans les mêmes lieux durant trois ans avec la bénédiction familiale. Puis la fermeture de l'hôtel ayant été déplacée après Noël ce réveillon devenu institutionnel émigra à la maison de campagne durant deux ans. Celui de 1961 fut le dernier, heureux d'avoir à mes côtés celle qui partagera ma vie. Ce fut un Noël à la fois de bonheur et d'inquiétude car nous savions que dans quelques semaines le service militaire allait nous séparer, c'était la "guerre" d'Algérie...  ma feuille de route était arrivée depuis quelques jours mais subtilisée par mes parents, eux savaient que je  devais partir le 2 janvier pour Alger... mais ce sera une autre histoire ! 
Samedi un vieux couple se retrouvera près du sapin accueillant ses enfants et petits enfants,  heureux d'être ensemble, heureux d'avoir surmonté les épreuves, sur de leur amour, à la fois si différent et si semblable à celui qui souriait à la vie il y a un demi siècle. 





8 commentaires:

  1. Elle est délicieuse ton histoire RObert, et ton histoire d'amour, elle, elle est carrément BELLE... 50 Noël de rêve !! tant d'émotions partagées et de souvenirs engrangés... que celui de 2011 vois soit aussi doux ! plein d'amitié et de voeux pour toi, ta Dame et tous les vôtres

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  2. Lovely pictures Robert Enjoy the holidays and New Year
    best wishes fay

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  3. 1961...pour nous aussi le premier réveillon de Noël ensemble( à l'insu de la future belle maman) et avec la bénédiction de ma grand-mère chez qui j'avais élu domicile ( mes parents se trouvant en Afrique). Premiers achats personnels pour faire honneur à celui qui m'invitait...une belle échappe de mohair blanc jetée sur les épaules...et le costume grain de poudre bleu nuit de l'amoureux , costume couvert de poils blancs particulièrement visibles sur la piste de danse...et le grand point d'interrogation dans les yeux de la maman du fils unique...( très largement majeur ) le lendemain matin...
    50 ans, ce n'est rien...les gens heureux n'ont qu'une histoire ..celle qu'ils ont écrite à deux au fil des années...50 ans et demain, deux filles et deux petites filles, autour de nous...un gendre aussi....;-)
    Une 'petite" famille mais tellement attentive et chaleureux pour le " vieux couple' que nous sommes, nous aussi, devenus..
    Joyeux Noël à vous Robert et à votre tendre dame.... et profitez bien de ces beaux jours...
    Danielle

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  4. Nostalgie quand tu nous tiens !!!!
    Un très joyeux NOEL à tous les deux !

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  5. Une très belle histoire que la votre.
    50 années de vie à deux et tant d'
    évènements partagés !! Je vous souhaite à tous les deux, un million
    de choses douces, harmonieuses,
    et beaucoup de tendresse à vivre
    durant les années à venir.
    Très bonnes fêtes de Noël.
    Elza Jazz

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  6. Sapristi, je reviens par ici pour relire l'histoire qui m'a tant fiat rire du maitre d’hôtel en habit et chaussons, et, lisant les commentaires, je réalise, 50 ans, mazette, comme dit Danielle, cela fait une paye !!! 61-62 j'étais fillette mais j'ai des souvenirs précis, en particulier de la mobilisation des réservistes dont était mon père et de l'angoisse que cela procura à la maison... quant au noël, de cette année là, c'était avec poupée Bella !!

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  7. Et ben...c'est vrai que ça passe vite, mais ça passe vite même pour ceux qui ne font rien, alors quand la vie est bien remplie, il nous reste la théorie de la relativité restreinte ou la philosophie pour relativiser le temps qui se restreint...pas une minute à perdre. En tous cas, quelle classe Robert et Madame. Joyeuses fêtes.

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  8. Quelle belle histoire d'amour! :) Ça me touche beaucoup!

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