24 février 2012

Les soeurs Goulard. (1)


Elles étaient trois, Marie née en 1882 appelée Emma c'était ma grand-mère, Elisabeth appelée Ida née en 1883 et  Noémie née en 1885. Une autre soeur née en 1892 ne vécu que trois mois. Elles étaient filles de Jacques Goulard né le 4 décembre 1852 à Bergerac  lui même fils de Jacques Goulard et de Marie Tilhet ou Quilhet selon les actes notariés et petit fils de Pierre Goulard. Les trois générations  exercèrent  le métier de meunier et boulanger au lieu dit Gala à trois kilomètres de Bergerac.  Leur mère Jeanne Usage née le 10 juillet 1860 était la fille de Barthélemy Usage et de  Marie Servantie, Barthélémy était régisseur au château de Riviere dont les terres voisinaient celles de la famille Goulard. Pour Jacques et Jeanne le bonheur passait par les près !
Jacques Goulard avait deux soeurs Elisabeth mariée à Pierre Yonnet charron à Bergerac et ... Elisabeth appelée en famille Elina épouse de Pierre Mourguet exerçant la profession de ... meunier enfin un frère Jules dont j'ai déjà parlé célibataire vivant avec son frère et sa belle soeur et boulanger comme il convient.
Pour bien imaginer la vie de la famille il suffit de lire cet extrait de la donation partage signée le 13 juillet 1889 qui précise:  " Il est expressément et formellement convenu que les sieurs Jacques et Jules Goulard fils et les époux Goulard-Tilhet père et mère feront ménage commun et qu'ils exploiteront comme par le passé le fond de boulangerie situé dans les immeubles donnés et les bénéfices seront partagés par moitié par les deux frères Goulard."
En 1908 Jules vend la nue propriété de sa part à Jacques qui est mentionné dans l'acte comme propriétaire ancien boulanger, il a 56 ans mais sa retraite sera de courte durée puisqu'il décédera le 21 août  1911.
Mais revenons à Emma, Ida et Noemie, elles vont recevoir une parfaite éducation de filles de commerçant mâtiné  de propriétaire terrien, elles fréquentent l'école des Soeurs de la Miséricorde et sans doute, sous l'influence de leur mère, apprennent   la nécessité du travail bien fait, la rigueur de l'organisation d'une maisonnée  et par dessus tout à savoir reconnaître et apprécier la qualité et le beau.

Voici une photo de "la grand-mère Goulard" comme je l'ai toujours entendu appelée. Je pense que l'autre est celle de mon arrière grand-père les deux photos étant collées cote à cote sur un album retrouvé chez ma tante Noémie. 
Puis voici les trois soeurs en tenue de communiante, ma grand mère Emma puis Ida à gauche et à droite Noémie qui sera pour moi une troisième grand-mère et aura le titre très spécial de Tatie-mamie.
















Les voici quelques années plus tard dans toute la rigueur de ces tenues corsetées du début du siècle, nous sommes certainement dans les années 1900, le flou de la photo est là pour accentuer la minceur de la taille, quant au port de tête il en dit long sur le caractère de trois soeurs, femmes fortes dirons nous, élevées pour être de pragmatiques et efficaces maitresses de maison. Les livres présents en ces lieux ne seront que de comptes ou de cuisine,  mais elles pousseront loin l'art de l'organisation et du commandement ; jusqu'à son dernier jour, même après d'ailleurs, ma grand-mère restera  pour tous les employés de l'hôtel la Patronne et si je mets une majuscule c'est qu'il y avait dans ce titre respect et acceptation sans aucune servilité.
Quelle a été la jeunesse de ces trois soeurs, je n'ai pas de souvenirs de récits de l'une ou de l'autre sauf celui des tournées de livraisons du pain en voiture à cheval suivies par le regard des garçons  trouvant à leur gout les trois jolies et si élégantes filles Goulard. Dans les joies comme dans les grandes épreuves qu'elles traverseront elles resteront soudées toujours solidaires. Elles avaient par dessus tout l'amour de la famille à commencer par une grande affection pour leur mère qui vécu jusqu'en 1935.



Emma épousa Alfred Maury  le 28 avril 1903, Ida Jean Chrétien Chanceaulme tailleur installé à Paris et Noemie, Jules Narcisse Luc-Frinval teinturier à Bergerac. Par bonheur les trois beaux-frères s'entendirent à merveille.
Les voici bien des années plus tard, cette photo floue et fanée les montre dans les années trente, toujours à la mode elles ont troqué les tenues corsetées pour les robes floues  elles sont prises à gala maison de leur enfance, depuis quelques années leur mère qui y réside a partagé les biens, Emma et Noémie dédommagent Ida et gardent la propriété partagée en deux c'était facile l'acte le précise : "étant expliqué que la ligne divisoire du dit enclos passe par le milieu du corridor de la maison et de l'allée d'accès".





Mon père et sa grand mère, il y avait entre eux une grande complicité

7 commentaires:

  1. Quel bonheur d'avoir toute cette imagerie de l'histoire familiale. Une sagas qui reprend son court...
    La suite, la suite!
    Doux WE
    Martine de sclos

    RépondreSupprimer
  2. C'est un plaisir que de lire ces lignes.
    Des femmes que l'on nommaient maîtresses femmes à l'époque.
    Ta grand-mère me fait penser à mon arrière grand-mère de par la corpulence et aussi à la grand-mère du Gentilhomme qui s'est retrouvée veuve très jeune avec 5 enfants de 12 à 19 ans à élever ....
    Et ne s'est jamais plainte
    Comme le dit Martine,la suite,la suite

    RépondreSupprimer
  3. ... une saga .....son cours...
    Oups, c'était matinal!!!!

    RépondreSupprimer
  4. Vous avez raison Robert de nous
    présenter une saga familiale. Non
    seulement vous avez les photos,
    mais vous en connaissez l'historique.
    S'il y a une suite, j'aimerais la
    connaître. Je suis curieuse ( de
    tout ) autant du passé que du présent. Ce passé proche qui nous
    rappelle un mode de vie tellement
    différent d'aujourd'hui.

    RépondreSupprimer
  5. La suite viendra sans doute la semaine prochaine
    Bonne semaine à vous trois.

    RépondreSupprimer
  6. Incroyable ce que ces trois soeurs se ressemblent ! Leurs photos de communiantes sont terribles, on déguisait les fillettes en mariées miniatures en ce temps là. Puis jeunes femmes, belles ma foi, avec une sacrée allure. Puis plus tard, complices sur le banc de la maison de famille. Quant à ton papa, je ne sais pas si je suis très douée pour ce jeu, mais vraiment tu lui ressembles.
    Superbe article, plein d'humanité. Bel hommage aussi, à tous ces disparus. C'est bien d'en parler parfois !

    RépondreSupprimer
  7. Une question rabâchée au long de mon adolescence il ressemble à son père, non il est du côté de sa mère ! Un peu des deux sans doute !!

    RépondreSupprimer