16 juillet 2011

G. comme Génin

Il en parlait si bien que nous avons succombé, oui, un voyage à Paris avec deux objectifs apriori antinomiques, l'Olympia de Monsieur Manet et le millefeuilles de Monsieur Génin  il y aurait aussi le déjeuner sur l'herbe et la serveuse de bock, l'union n'était donc pas contre-nature. Partis de banlieue via le RER, nous devions, dans cette visite éclair d'une journée, nous rassasier de peinture et savourer la fameuse création du maître pâtissier. Un constat tout d'abord, je ne m'étais jamais rendu compte à quel point Paris est une fourmilière, la vie aux abords d'un village de 300 âmes ne prédispose pas à la navigation dans les entrailles de la station les  Halles point de départ de notre brève journée où nous débarquâmes à onze heures. Tranquillement nous gagnons le Louvre, nous avions deux bonnes heures devant nous alors pourquoi ne pas aller voir "Rembrandt et  la figure du Christ"  qu'ELLE évoque en précisant le peu de fréquentation, mais il faut entrer au Musée, côté Pyramide une queue rédhibitoire idem par l'entrée Rivoli. Nous étions désappointés. Midi approchant et le chocolat étant un bon remède au stress qui nous gagnait nous nous engouffrons dans la boutique de la maison du chocolat  sise au carrousel puis nous gagnons les jardins des Tuileries pour une dégustation d'éclairs : chocolat noir, caramel, café. Comme ces petites choses  peuvent être exquises dans la simplicité du duo crème pâtissière incomparablement onctueuse et néanmoins légère et le moelleux tout en finesse de la pâte à choux, aucune dissonance dans cette partition, quant aux parfums des crèmes une symphonie en gouts majeurs.


C'est sur un petit nuage que nous  gagnons le Musée d'Orsay où, pendant plus de deux heures nous fumes au paradis. Comment résumer ce plaisir de découvrir ou revoir ces oeuvres, avec Manet il y a dialogue, on ne regarde pas on entre dans la toile, elles nous y invitent d'ailleurs, Olympia, Victorine du Déjeuner, les portraits, les visages, ils ne sont que signes, taches, couleurs, puis en un instant  ils deviennent vivants. J'aime dans la technique de Manet la force de la touche, son mouvement, sa rapidité à poser, brosser la pâte sur la toile, puis vient la simplification, aller à l'essentiel : le torero mort, le fifre...


 Et puis ces natures mortes, bouquets, l'asperge... toute en délicatesse...

Pourquoi ne peut-on pas s'approprier ces merveilles en le photographiant ? 

Il était presque seize heures à notre sortie du musée, direction la rue de Turenne pour...

...le fameux feuilleté gâteau préféré de ma Dame. 

Elle le choisira à la vanille, pour moi ce sera vanille framboise...
.... Alors ?  Si j'évoque la force de Manet je dirai  que nous sommes là dans la délicatesse dans la légèreté absolue, dans l'impalpable, c'est excellent  mais on atteint presque à l'abstrait. Il doit y avoir dans le millefeuilles une dualité entre la légèreté de la crème et le croquant ou plutôt le craquant du feuilletage, là celui-ci est si aérien que nous ne la percevons pas. Mais pas d'inquiétude il n'en est pas resté la moindre miette. Quant aux chocolats goutés avec un thé légèrement fumé des plus suave ils sont incomparables et la boite achetée fut terminée avant la date de péremption.  J'oubliais, un éclair solitaire qui s'ennuyait dans la vitrine m'a fait un clin d'oeil, il était intéressant de comparer avec notre essai de midi . Verdict  léger avantage à la maison du chocolat, mais tout cela demande une nouvelle étude... à la prochaine expo!  


4 commentaires:

  1. Je dis toujours : "Il y a deux choses à voir à Paris, la Tour Eiffel et Jacques Genin." Si on a vu la première, on peut bien sûr privilégier Orsay, le Louvre, etc... C'est ce que vous avez fait avec Manet, et je dis bravo! Aérien le mille-feuilles, dites-vous? C'est vrai qu'après avoir goûté le mille-feuilles de Genin, on a encore l'estomac disponible pour partir à la conquête d'une autre merveille, et c'est là le tour de force de Genin à mon avis : on a n'a jamais l'impression d'avoir une brique sur l'estomac, et d'ailleurs c'est ce qu'illustre très bien votre billet avec l'éclair dont l'histoire ne dit pas s'il était caramel ou chocolat. Pour l'anecdote, sachez que Genin a travaillé 5 ans à la Maison du chocolat, et que je n'arrive pas, pour ma part, à discerner son éclair de celui de la Maison du chocolat, sauf sous le rapport de la longueur... La prochaine fois, si vous voulez me faire plaisir (et vous faire plaisir), goûtez le Paris-Brest : c'est son gâteau le plus incroyable!

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  2. GF je savais que je te retrouverais ici, et j'ai "la honte" je ne connais pas Paris... promis la prochaine fois on répare cette lacune ! Quant à toi, Robert, je ne te savais pas poète de la chose sucrée, à ce point, c'est magique, cela donne envie de prendre le prochain TGV pour foncer chez Genin. J'ai admiré au passage le courage de ta dame, qui n'hésite pas à attaquer son mille feuilles sur toute la largeur, couteau conquérant et sourire gourmand ! Dire que je me suis " contentée" de Manet, pas étonnant que je sois restée sur ma faim...

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  3. Bon moi j'enlève la première couche car chaque fois je m'étouffe avec le sucre glace
    Lors de ton prochain séjour je te conseille Stohrer pour l'éclair au chocolat.
    La semaine prochaine je teste Hugo et Victor

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