27 juin 2013

Milan. La complainte du visiteur de musée.


 Au programme matinal de ce deuxième jour la pinacothèque de Brera, C'est grand, c'est très grand, et c'est très haut de plafond ! Quand on arrive enfin à la première salle après avoir gravi un interminable escalier on a déjà les jambes coupées, et pour ma Dame le coeur qui bat la chamade, on songe à battre en retraite, heureusement une gardienne compatissante nous propose une petite voiture électrique qui lui permettra de déambuler au fil des salles.   Va-t-on jouer un remake d'un fauteuil pour deux, nenni je me maintiendrai... debout... toujours... car trouver un siège dans un musée revient souvent à chercher la fameuse aiguille. Quoi de plus frustrant que de s'arrêter  devant un tableau qui vous fascine les jambes flageolantes, le dos moulu, même pas possible de jouer Richard III, le royaume de l'art ne peut s'échanger pour un siège curule, alors on avance et la visite se transforme en Béresina. Si encore on pouvait faire une photo, emporter sa vision du tableau à la maison, le regarder tranquillement sur son écran. Je sais, rien à voir avec l'original, c'est un peu comme le sandwich qu'on donne au convive qui ne peut participer au festin ! Le pire reste à venir, c'est le mur nu, le petit bristol précisant que le repas d'Emmaüs du Caravage vogue vers Zagreb, et pourtant que d'oeuvres merveilleuses que j'aurais aimé contempler plus longuement :
La Pieta de Giovani Bellini présentée très judicieusement à côté du Christ mort de Mantegna, et sa dernière oeuvre peinte à 80ans une Vierge à l'enfant de style si différent.


La Pietà de Lorenzo Lotto.
Mais aussi la pala Montefeltro de Piero della Francesca 

et enfin, suite logique, cette fois non pas glanée sur le net mais que j'ai hardiment photographiée l'oeuvre du jeune Raphael Le mariage de la Vierge.


Une visite passionnante qui laisse un sentiment d'inachevé, d'avoir effleuré tant de merveilles trop vite vues mais arrive le fatidique moment de l'overdose ou l'esprit et les sens n'assimilent plus.
Il fallait reposer les yeux et les jambes quoi de mieux pour cela que la table d'un bon restaurant ! Je recommande le Nabucco juste à côté du musée, de toutes façons j'étais incapable d'aller plus loin !

Après cette remise en forme ce fut le retour en passant par la rue Montefalcone haut lieu de la mode.

 Manequin(s) ?

 Vespa tout cuir pour doux rêveur ?

Le festin de pierre ?

Ultime tentation du jour à la pâtisserie San Ambroeus... j'ai succombé à une belle collection de mignons, appellation italienne des petits fours.

10 commentaires:

  1. Ben ça alors je ne comprends pas comment le billet précédent n'est pas arrivé jusqu'à moi.
    J'aime ta façon de nous présenter tes visites,ton oeil ,ton humour ,j'en redemande tu me donnerais presque envie de retourner à Milan dont je garde un très mauvais souvenir de ma dernière visite.
    Nous répondions à l'invite d'un potentiel acheteur de la grosse maison martelaise à part que nous avons été plongés au coeur de la mafia je t'assure il ne manquait que le Borsalino
    Aujourd'hui j'en ris mais sur le moment je ne la menais pas large
    Ils nous expliquaient que je pouvais faire des trajets via la Suisse l'argent planqué dans mon soutien-gorge ,que ma poitrine peu opulente à l'époque laissait beaucoup de place au magot à blanchir!!!
    Vrai de vrai

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    1. Je n'ai pas beaucoup aimé Milan, pas de douceur de vivre dans cette ville très affairiste. Par contre Vérone ... mais c'est un autre histoire.
      J'avais une cousine basque à l'âme très contrebandière, dans les années 50 elle allait récupérer les bouteilles d'anis dans les chasses d'eau des toilettes du buffet de la gare d'Hendaye !!!!

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  2. Je conserve un souvenir " très moyen " de
    mes visites de Milan. Dernièrement j'ai
    vu à la télévision un documentaire sur
    les cours des maisons milanaises. c'est
    formidable !! Mais il faut pousser des
    portes cochères ou avoir les codes d'entrée !!
    Où avoir des connaissances sur place :
    de merveilleux jardins, des recoins pleins
    de charme... bref il y a un Milan secret.
    Et on est souvent déçus en tant que touristes.
    Bonne fin de semaine Robert. ELZA



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    1. Bonjour Elza j'ai effectivement eu l'impression que Milan cachait ses trésors à la vue des touristes mais je n'ai vraiment pas envie d'y revenir.

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  3. Ah! jeunesse! que tu nous fais défaut!
    Mais la gourmandise va bon train, elle ne saurait baisser les armes devant pareille image.
    Voilà pourquoi j'ai décidé de profiter au mieux de Venise, ma gourmandise prestigieuse, car faute de jambes j'aurai pour mes vieux jours que j'effeuillerai bientôt l'impression d'en avoir profiter...
    Amitiés
    MArtine de Sclos

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    1. Il est vrai Martine que pour moi aussi Venise reste la sérénissime gourmandise, pas une semaine sans poser un regard nostalgique sur les photos mais cela reste un ersatz et seul un nouveau séjour pourrait me rassasier.
      Je vous souhaite d'y passe des jours heureux et ensoleillés.

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  4. Bravo Robert pour votre heureux caractère et votre humour rafraîchissant...

    Moi qui ne connaît pas Milan, si j'y vais ce n'est pas au musée que j'irais... J'ai connu ce mauvais tour sans siège au musée Correr à Venise, je n'y ai jamais plus remis les pieds... J'avais bien déposé mes doléances sur le beau cahier des pleurs, mais je ne sais pas s'ils en ont tenu compte, nous étions une petite bande de visiteurs sur les genoux :-))

    Par contre la collection de mignons, aucun obstacle !

    Bises du jour.

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    1. Ce voyage rapide ne donne pas envie de revenir si ce n'est pour une soirée à la Scala.
      Par contre que de choses à voir aux alentours.
      Bonne journée et merci de votre passage

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  5. Ah ! les outrages de l'âge !! voilà qui me rappelle quelque chose... mais dos moulu, os douloureux ou pas, les musées sont toujours une épreuve : on a l'impression, après quelques heures de piétinement, que les os des hanches te rentrent dans le torse, on a les pieds en feu et la tête prête à exploser !! Rares sont les musées, comme celui de Toulouse, qui offrent des sièges portables, pourtant fort bienvenus en ce genre de circonstance. Mais il faut que le musée soit grand et la foule pas trop dense, sous peine d'engorger les cimaises !!!!
    Quant aux chefs d'oeuvre de la Brera, la lamentation sur le Christ mort y est celui qui me fascine le plus, ce saisissant raccourci est troublant, impressionnant et m'émeut toujours très fort. Bravo pour cet article plein d'humour !! Pas de ride à l'esprit cher Robert !!

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  6. Ne me dis pas qu'a ton âge de jeunette que tu connais les sensations douloureuses que tu évoques !
    heureusement le musée était presque désert donc pas de problème de circulation ceci dit une petite course en voiturette dans le Louvre... et pourquoi pas !!!

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