13 octobre 2010

1940

Allez, essayons de recomposer le passé ! nous en sommes restés au retour de mon père en 1940, nous étions en guerre ou plutôt, l'armistice étant passé par là, en état d'occupation et corolaire de résistance. Au contraire de l'état de guerre où seuls les militaires devraient être au combat cet état d'occupation concernait chaque français et chacun y répondait selon ses sentiments, ses convictions et sans doute en fonction des circonstances. Il est difficile voire impossible d'imaginer ce qu'était réellement la vie de tous les jours, il y a les films et les livres bien sur, mais il s'agit des autres  d'un autre temps.  
Que se passait-il à l'hôtel ? mon grand-père malade avait crée une SARL avec pour co-gérant mon père et mon oncle, les beaux-frères allaient pendant presque vingt ans mener la barque, complémentaire, l'un en cuisine, l'autre au contact de la clientèle, tenaient  la barre dans les remous de cet époque. 
Est-ce un barque ou un radeau ? une arche de Noé sans doute, il y avait la des réfugiés alsaciens, des officiers allemands de la Kommandantur, un colonel de l'armée française, et utilisant les chambres restantes, les clients "normaux"voyageurs de commerce principalement, les voyages d'agrément n'étant pas de mise !
J'ai des souvenirs très précis de la présence des allemands, en cuisine le grand "piano" central était pour les occupants, mon père pouvant utiliser un plus petit accolé au précédent. Qu'en été-t-il des frigos ? On m'a souvent raconté qu'un des cuisiniers allemands avait un enfant de mon âge,  il ne l'avait jamais vu, et reportait   sur moi son désir d'affection paternelle.  Est-il vraiment  exact que je refusais les bombons qu'il m'offrait journellement ?

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