14 juillet 2011

La prise du château ou souvenir d'un 14 juillet.

Durant quelques étés, dans les années 86/90 il y avait la montée au moulin : avec mes deux acolytes Marc et Pascal nous partions de bon matin de Bergerac pour rallier  la maison de campagne après un jogging d'environ quinze kilomètres, ce trajet je le faisais l'été deux à trois fois par semaine  mais dans l'autre sens c'est à dire en descente ce qui n'avait rien de comparable avec le parcours inverse qui empruntait la célèbre et mortelle côte de Tirecul !  La journée se poursuivait par une paella en famille et amis juste récompense de nos efforts matinaux. Cet été là l'évènement se déroula le quatorze juillet, nous en étions aux cafés et cigares, quand regardant depuis la terrasse les toits du château, nous évoquâmes le triste sort de Bridoire laissé à l'abandon par son propriétaire, il fut question de pillages,  de vandalisme ; malgré l'accès difficile au corps d'habitation du château protégé par un aplomb important rien ne résistait aux prédateurs.
Est-ce la concordance du jour ou les effets d'un repas bien arrosé,   quelqu'un évoqua la possibilité d'une  prise de Bridoire et nous voilà partis pour escalader la falaise, seul accès possible à la cour du château le portail étant enfin cadenassé,  l' opération fût épique et nous avons découvert l'étendue des dégâts il ne restait plus rien, plus de portes, plus de cheminées, plus de parquets, mais quel bon souvenir!



L'histoire de Bridoire est assez mouvementée, construit au XVe siècle c'est un joyau ignoré du Périgord, place forte huguenote, il subit les affres des guerres de religion, sous l'empire il devint la propriété de la famille de Foucault, ancêtre du père Charles de Foucault qui y passa sa jeunesse, puis il fut acheté par un ressortissant Suisse. En 1978 il est vendu à un avocat international d'origine sénégalaise qui entreprend de grosses réparations et notamment la réfection des deux hectares de toitures. Il séjourne avec son épouse à l'hôtel le château étant déjà pratiquement inhabitable mais, à chaque voyage, il découvre des intrusions et des pillages, finalement il délaisse ce bien. On dit alors qu'il ne sert que de prête-nom, on parle de Bokassa... Suite à l'intervention d'une association de sauvegarde le château est classé monument historique, l'état procède à une expropriation et sécurise les bâtiments en 2003. Il propose au département l'achat pour l'euro symbolique mais l'étendue des travaux provoque un refus si bien que le château est mis en vente en début d'année.   Hier le nom du nouveau propriétaire a été dévoilé, il possède déjà le château de la Ferté saint Aubin dans le Loiret et projette de restaurer Bridoire pour l'ouvrir à la visite, cette décision met un point final au projet de golf proposé par un autre investisseur, il est vrai que le splendide complexe des Vigiers n'est qu'à quelques kilomètres.  MAIS l'expropriation ne concerne que les bâtiments, les terres restent  la propriété de l'héritier de l'avocat décédé qui de plus  a fait valoir son droit de rétrocession...valable 30 ans... l'histoire  mouvementée de Bridoire risque de se poursuivre.










5 commentaires:

  1. Le château de vos rêves enfantins. Plaisir de se souvenir de cette dure escalade. Comme il est beau ce château, dommage de le voir se dégrader...
    Espérons lui un avenir meilleur !

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  2. Y a-t-il une souscription pour une paëlla géante dans je jardin du château? Si oui, faites-moi signe, je participe et je viens tout de suite! Merci Robert pour cette info, je note Bridoire sur ma wish list pour mon prochain séjour en Périgord!

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  3. Je crois que ton nouveau propriétaire possède aussi Saint-Fargeau dans l'Yonne.
    C'est certain le château va revivre,car pour l'animation ils savent faire.
    Même si le style ne plait pas toujours au moins,le château ne sera plus une ruine.

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  4. Impossible de deviner le futur de Bridoire château sans accès puisque les terrains ne sont pas expropriés. C'est franchement ubuesque !

    Oui Françoise il a aussi Saint-Fargeau, jamais deux sans trois !

    La paella c'est à la maison, plus intime que le château ! paella avec un bon vin de Bergerac et sans eau de Quezac. Vraiment rien d'autre à consommer en Lozère ?

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  5. À la maison, dites-vous? Chouette alors, comme ça on pourra profiter de la piscine bleutée du crépuscule, à moins qu'elle ne soit turquoise à l'heure du déjeuner!...

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