25 octobre 2013

Cravaté...

Grace aux réseaux sociaux d'internet et plus spécialement à celui "d'avant" j'ai eu cet été l'occasion de reprendre contact avec un condisciple de lycée. Echanges de mails, es-tu bien toi ? mais oui et toi ? te souviens tu ? mais oui bien sur... et nous avons découvert que quelques centaines de mètres seulement séparaient sa villégiature d'été de mon moulin préféré. Il était donc impensable de ne pas se revoir, exercice plus périlleux qu'il ne peut y paraitre, nous n'avons eu que l'année de philo en commun puis chacun a suivi sa route lui devenant un chef d'entreprise parisien moi gardant mes sabots périgourdins. Pour seul repaire il n'y avait que le souvenir étayé par cette photo de classe qu'il me fit parvenir lors de nos échanges maili-mailo épistolaires. Puis ce fut la rencontre sous le regard amusé de nos épouses, très vite nous avons fait  machine arrière, évoquant d'abord ces visages sur lesquels il était parfois difficile de mettre un nom, puis nos parcours, nos familles, nous découvrant des goûts communs, rendant cette première rencontre si sympathique qu'elle fut suivie d'une deuxième. Le rythme est pris et nous nous reverrons lors de son prochain séjour.


"Dis donc tu étais cravaté" m'a-t-il fait remarquer et oui mon cher Henri mais je n'étais pas le seul, un fils de docteur fort en thème et un fantôme du passé au nom oublié portent aussi cravate, un petit quinze pour cent !
La cravate, un accessoire   emblématique de mon vestiaire et cela dès le très jeune âge, à quand remonte ma première cravate ? La communion sans doute, douze ans, binoclard  et grassouillet, plus sérieux qu'un Pape et bien cravaté, un putti attardé !!!



Le plaisir de les porter, de les choisir, d'en assortir les couleurs, les textures aux costumes c'est à lui que je le dois.


Louis Godard, grand père paternel de ma cousine Annette  m'offrit mes premières cravates, Noel, anniversaire, je ne sais plus mais cousin d'un chemisier parisien il avait un approvisionnement facile et sans doute pléthorique.




Toujours cravaté mais j'ai supprimé les lunettes grâce à une gymnastique des yeux ordonnée par une ophtalmologiste bordelaise, par la même occasion je supprime  déjà  quelques kilos excédentaires.


Puis vint l'époque des études bordelaises durant lesquelles j'assouvissais ma passion chez Nadal ou chez Rainbow d'ou vient sans doute la plus solennelle, celle de mon mariage. Le choix des cravates était alors phénoménal chez Nadal notamment, matières : laine tissée ou tricotée soie lourde ou twill, elles étaient rangées dans de grands tiroirs, classées par couleur dans des meubles d'acajou semblables aux   médaillés du XIXeme. Au fil des ans j'ai consommé des étroites unies, des larges au décor psychédélique des normales de toutes couleurs !!! pour finir avec une préférence marquée pour les petits motifs de Ferragamo et les indémodables d'Hermès. 
Souvenir d'un jour de solde de cette maison, une queue impossible et un train à prendre alors j'ai embobiné le portier lui expliquant avec véhémence et exaspération que ma femme était entrée depuis plus d'une heure et qu'il fallait absolument que je la récupère d'urgence car nous allions rater le train tout cela avec un bel accent du sud-ouest... je suis passé devant tout le monde et j'ai raflé cinq cravates plus un châle cachemire pour ma moitiée qui m'attendait à la maison.


 Depuis longtemps grand père Louis ne m'offrait plus de cravates mais mon épouse et ses parents prirent le relais, pas d'anniversaire, de fête des pères sans quelques cravates auxquelles s'ajoutaient celles rapportées de séjours à Paris Londres ou Milan pour des salons de tourisme.
Puis la retraite arriva, depuis les dernières cravates en service dorment  dans les placards aux souvenirs, je les regarde parfois, chacune a son histoire. Elles sortent bien rarement il faut au moins un mariage... Ah oui les lunettes sont de retour !!!




Petit commentaire sur la façon de nouer la cravate, j'ai d'abord utilisé la méthode du noeud simple pour plus tard adopter le demi-windsor réalisable sans miroir en moins de 30 secondes... pratique car il faut quand même avouer qu'en dehors des heures de service la cravate était de moins en moins de mise.


Salvatore Ferragamo est surtout connu pour la qualité de ses souliers pourtant les cravates sont incomparables. il en reste quatre dans la collection .


P. S.  Un garçon cravaté de vingt ans qui peut encore y croire, mais ceci se passait au siècle dernier avant un certain mois de mai et je savais en certaines circonstances trouver la tenue adéquate... chapeau n'est-ce pas !!!














12 commentaires:

  1. Cette rencontre, magnifiquement contée et superbement illustrée, est un pur délice! Sur la dernière photo (sans cravate), je te trouve des airs de James Dean...

    RépondreSupprimer
  2. Et oui, Robert, les temps ont changé! Un homme se devait d'être bien colleté( disait ma grand-mère) et aussi ,bien cravaté ;-))Durant toute sa carrière de professeur de math, mon mari a porté costume, chemise et cravate.Grand et fort, il en imposait à ses élèves.Je n'en menais pas large , il me faisait même un peu peur mais......:-)))
    Aujourd'hui, rares sont les enseignants qui portent costume et cravate.Nous sommes dans les années "relax" et il arrive qu'on ne sache plus distinguer le prof des élèves.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Et oui mai 68 a enterré les cravates sous les pavés et si l'habit ne fait pas le moine il distanciait le prof des élèves ceci dit ni la prof ni les élèves distillent beaucoup de joie de vivre sur cette classe de philo.

      Supprimer
  3. Qui sait peut-être qu'entre mon mari et toi vous possédez l"ensemble de la collection Hermès!
    Il en possède aussi un certain nombre de chez Lancel elles sont fabriquées tout près d'ici
    Mon beau père portait une cravate tous les jours je l'ai vu un seul jour sans cravate un jour de canicule je me suis exclamée "Père vous n'avez pas de cravate?" "Vous avez raison mon enfant ce ne sont pas quarante petits degrés qui"
    Et il est monté dans sa chambre mettre une cravate!
    Bonne fin de semaine

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Moi je sais que non ou alors ton mari en a 90%!
      Je crois que les Hermès sont fabriquées dans les ateliers de Dordogne http://www.sudouest.fr/2013/09/27/hermes-s-enracine-dans-le-sud-ouest-1181579-1001.phpIl parait qu'il y a une journée de vente d'usine....

      Supprimer
  4. On te reconnaît sur la photo de groupe, grâce aux
    lunettes et cravate ( j'ai même pris une loupe !!).
    J'adore cette étoffe de soie qui permet toutes les
    fantaisies. J'ai appris que le mot " cravate "
    provient du mot Croate !! Une histoire de soldat
    du 19e siècle qui désignant du doigt la cravate
    ( en fait le cou de son interlocuteur) celui-ci
    a donné son identité en disant " Croate ".
    Et c'est ainsi qu'est né le nom de cette
    petite merveille de la coquetterie masculine.
    As ton avis, cette histoire est-elle
    authentique ? où bien une légende ?
    J'ai des doutes... Bonne soirée Robert
    et bon dimanche. ELZA

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je ne crois pas que notre cravaté porte des lunettes sur la photo de groupe... N'est-il pas vrai cher Robert?

      Supprimer
    2. Voila Elza c'est publié avec un peu de retard le temps de passer sur Wiki pour trouver l'origine du mot qui vient bien de croate mais plus loin dans le temps car on parlait de cravate dès le XVIIIeme.
      Bon dimanche

      Supprimer
  5. Je pense que mon commentaire est resté coincé
    en route !! Affaire ( de technique ) à suivre..
    Bon dimanche. ELZA

    RépondreSupprimer